Quel que soit ce à quoi nous sommes appelés, et le lieu où nous exerçons notre ministère, notre but est de Le servir. Nous sommes avant tout, des serviteurs que Jésus veut élever aux rangs d'ami (Jean 15.15) mais dont le cœur restera un cœur de serviteur. Notre exemple suprême est Jésus-Christ, et Lui-même a déclaré : "C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs." Sur cette base, j'aimerais qu'on laisse la vérité de la Parole de Dieu nous examiner, non pour être condamné, mais pour Lui ressembler et attirer toute personne à Lui.

La Bible nous dit d'être vigilant, plus que tout vis-à-vis de notre cœur (Prov. 4.23), car il est tortueux (Jérémie 17.9), c'est-à-dire qu’il fait sans cesse des détours. L'un d'entre eux est peut-être l'un des plus communs : c'est celui de ramener les choses à notre ‘moi’ et non à Jésus, parfois sans même nous en rendre compte. Nous allons voir, sur plusieurs articles, comment de façon très pragmatique, nos motivations peuvent se détourner au profit de nous-même et non plus au profit de Christ. Car dans tout ce que nous faisons et disons, tout doit ramener les gens à Jésus-Christ !

Être l'ami de l'époux et non devenir l'époux

Jean 3.25-30 : « Or, il s’éleva de la part des disciples de Jean une dispute avec un Juif touchant la purification. Ils vinrent trouver Jean, et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain, et à qui tu as rendu témoignage, voici, il baptise et tous vont à lui. Jean répondit : Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. Vous-mêmes m’êtes témoins que j’ai dit : Je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui appartient l’épouse, c’est l’époux ; mais l’ami de l’époux qui se tient là et qui l’entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l’époux : aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite. Il faut qu’il croisse, et que je diminue. »

Quelle situation particulière qu'a vécu Jean ! Imaginez la situation : Jean est envoyé pour aplanir les sentiers, pour préparer la venue et le ministère de Jésus. Les foules viennent à lui et plusieurs deviennent ses disciples. Puis un jour, Jésus, Celui dont Jean parle, arrive. Jésus aussi, a rapidement eut des disciples. Ils baptisaient aussi les personnes et la foule venait à Jésus (Jean 4.1-2). Imaginez-vous dans ce contexte aujourd'hui. Vous bâtissez une église ou un ministère dans un endroit. Vous parlez de Jésus et il se passe de belles choses. Les gens se repentent et se font baptiser. Puis, Jésus vient dans le même endroit que le vôtre et se met aussi à prêcher. Tout le monde, et même la plupart rattaché à votre ministère, changent pour aller vers Jésus. Que feriez-vous ?

Les disciples de Jean furent affectés de cela et ont essayé de faire réagir Jean. Ils lui dirent : "tous vont à Lui". En d'autres termes : "Il te vole tes fidèles !". Mais j'aime particulièrement la réaction de Jean. Il a d'abords reconnu que les dons qui étaient manifestés par Jésus ne pouvaient que descendre d'en haut, car si un homme manifeste ces dons, cela lui a été donné du ciel. La réaction de Jean est bien différente de celles des religieux qui ont attribué les dons, que Jésus manifestait, aux démons (Mat.12.24). 

Jean connaissait son identité. Il savait qui il était et ne cherchait donc pas à être quelqu'un d'autre. Il était l'ami de l'époux. Et en tant qu'ami, il se réjouissait d'entendre la voix de son ami Jésus. C'est cela qui faisait le comble de sa joie. Sa joie était de voir l'épouse (les gens) venir vers l'époux (Jésus). 

Quel exemple nous donne Jean ! Qu'aurions-nous fait à sa place ? Comment réagissons-nous lorsque nous vivons des choses similaires ? Quelqu'un revêtu de dons arrive dans le même endroit que nous, ou bien quelqu'un avec des dons plus visibles arrive dans notre église, et les gens vont à eux, leur donne des éloges... Quelles sont nos réactions ? Ici, je ne m'attarderai pas sur les réactions souvent immatures de certaines personnes, qui glorifient l'homme au lieu de glorifier les dons que Dieu accorde aux hommes. Mais même si il faut enseigner là-dessus, la réaction, même parfois immature des autres, va mettre en lumière ce qu'il y a dans notre cœur. Les réactions des gens ainsi que nos réactions vont lever le voile sur nos réelles motivations. 

Savons-nous reconnaître les dons que Dieu accorde aux autres ? Sommes-nous encrés dans notre identité en tant qu'ami de l'époux ? Est-ce qu'on se réjouit d'entendre la voix de Jésus-Christ dans le ministère d'une autre personne ? Suis-je apeuré dès que quelqu'un quitte "mon" église pour aller ailleurs ? Toutes nos réactions lèveront le voile sur nos réelles motivations : j'exerce le ministère pour amener les gens à moi ou à Christ ? Suis-je l'ami de l'époux qui se réjouit de voir les gens aller vers l'épouse, qu'importe par quel ministère, ou bien je me rends compte que j'ai pris la place de l'époux en centrant les gens sur moi et "mon" ministère ?

Jean conclura en disant : "il faut qu’il croisse et que je diminue". Tout est et doit être à propos de Lui. Nous devons Lui rendre toute la gloire. Il faut que nous attirions les gens, touchés par les dons que Dieu nous accorde, à se focaliser sur Jésus. Que nous puissions aussi, tel que Jean, désirer diminuer mais non dans ce que nous sommes. Ce que nous sommes, c'est ce que Dieu a fait de nous. Cela a beaucoup de valeur. C'est Dieu qui établit. Jésus confie des dons extraordinaires aux hommes, et nous ne devons pas nous cacher derrière une fausse modestie. Paul n'a pas eu peur de dire aux gens de l'imiter ni de défendre son apostolat, mais en rappelant que lui-même, il imite Christ (Philippiens 3.17). C'est au niveau de notre "moi" qu'il nous faut diminuer, afin de tout ramener à Christ. Nous le servons Lui, afin de briller pour Lui, et d'amener chacun à dépendre de Christ. La clé de cela, est de connaître son identité afin de vibrer pour Jésus, et l'expansion du son royaume quels que soit les personnes qu'Il utilise. Plus nous serons conscient de notre identité, plus nous agirons ainsi. Nous serons alors utiles et efficaces entre les mains de Dieu pour lever et encourager de plus en plus de personnes à manifester leurs dons et à entrer dans leur appel. 

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